En France, le marché du crédit immobilier connaît une dynamique nouvelle, marquée par une reprise significative au cours de l’été 2024. En juillet, les crédits à l’habitat ont atteint un montant de 11,3 milliards d’euros, un niveau inédit depuis mai 2023. Ce renouveau est alimenté par une combinaison favorable de plusieurs facteurs économiques et financiers.
Depuis le début du printemps, le crédit immobilier a enregistré un fort rebond, stimulé par la détente des politiques monétaires et une baisse générale des taux d’intérêt. Selon les données récemment publiées par la Banque de France, les prêts accordés aux particuliers ont connu une hausse de 64 % par rapport au creux de mars, où les montants avaient chuté à 6,9 milliards d’euros. Cette amélioration reste cependant loin des sommets atteints en mai 2022, lorsque les nouveaux crédits avaient dépassé les 22 milliards d’euros par mois, avant que les taux d’intérêt ne commencent à grimper rapidement.
La récente réduction des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) de 0,25 point en juin a eu un effet notable sur le marché du crédit immobilier. Marie-Laure Barut-Etherington, directrice générale adjointe de la Banque de France, explique que la relance du marché est attribuable à trois éléments clés : une diminution des taux d’intérêt, une baisse des prix de l’immobilier, et une amélioration modérée du pouvoir d’achat, soutenue par un ralentissement de l’inflation et une augmentation des salaires.
Le taux d’intérêt moyen des nouveaux prêts a diminué pour atteindre 3,64 % en juillet, en baisse par rapport au taux maximal de 4,17 % enregistré en janvier. Cette tendance à la baisse semble se poursuivre, avec l’Observatoire Crédit Logement/CSA signalant un taux moyen de 3,65 % en août et prévoyant une nouvelle diminution.
Les courtiers en crédit immobilier, qui ont traversé une période difficile en raison de la faible activité des dernières années, voient désormais des signes positifs. Le retour de l’activité commerciale des grandes banques françaises, accompagné par une amélioration des marges, stimule leur optimisme. Toutefois, un retour aux niveaux d’activité élevés des années 2015-2022 semble peu probable dans l’immédiat. Les taux d’intérêt resteront au-dessus des niveaux extrêmement bas de cette période, et l’incertitude politique en France continue de freiner l’investissement locatif, un secteur sensible aux fluctuations fiscales. Actuellement, les primo-accédants représentent une proportion accrue des nouveaux crédits à l’habitat, reflétant une tendance notable par rapport aux trois dernières années.