Depuis le 1er janvier 2025, la loi interdit la location de logements classés G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Pourtant, un simple coup d’œil sur les plateformes immobilières révèle que de nombreuses annonces persistent. Cette contradiction interroge sur l’efficacité des contrôles et les stratégies employées pour contourner la règlementation.
La loi Climat et Résilience, adoptée en 2021, avait pour objectif d’améliorer la performance énergétique des logements. Elle a d’abord gelé les loyers des passoires thermiques avant d’interdire progressivement leur location. Depuis 2023, les biens consommant plus de 450 kWh/m² par an d’énergie finale sont devenus inlouables. En 2025, la mesure s’est étendue à tous les logements classés G. Pourtant, selon les chiffres de 2022, on comptait encore 812 000 passoires thermiques en location. Une enquête récente a dénombré près de 1 400 annonces pour des logements classés G sur des sites référents comme Leboncoin et SeLoger. Des agences immobilières, mal informées ou délibérément complaisantes, continuent de proposer ces biens. Certains professionnels n’hésitent pas à suggérer un nouveau DPE dans l’espoir d’obtenir une meilleure classification. Cette pratique, qui peut s’apparenter à de la fraude, met en lumière les difficultés d’application de la loi et le manque de sensibilisation du secteur.
La transformation énergétique du parc immobilier français est un véritable défi. Malgré les aides disponibles, comme MaPrimeRénov' ou les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), de nombreux propriétaires restent réticents à entamer des travaux. Le coût élevé des rénovations globales, la complexité des démarches administratives et les difficultés à trouver des artisans qualifiés constituent autant de freins. Face à ces dérives, la DGCCRF a annoncé un renforcement des contrôles. Les contrevenants risquent des sanctions, telles que la suspension des loyers et l’obligation d’engager des travaux.
La lutte contre les passoires thermiques est essentielle pour atteindre les objectifs climatiques de la France. Reste à s’assurer que la loi soit mieux appliquée et que les propriétaires soient suffisamment accompagnés pour engager les rénovations nécessaires. Le chemin vers un parc immobilier plus performant est encore long, mais indispensable pour répondre aux enjeux écologiques et sociaux actuels.