Ah, ce bel appartement en centre-ville, avec vue sur la place animée… Idéal pour les soirées entre amis et les petits déjeuners en terrasse. Mais une fois installé, c’est la douche froide : klaxons à toute heure, cris des fêtards, camions poubelles à l’aube… Bref, l’enfer sonore. C’est là que le diagnostic des nuisances sonores prend tout son sens.
Depuis 2020, dans les zones d’exposition au bruit des aéroports, les propriétaires doivent fournir un diagnostic de nuisances sonores aériennes lors de la vente ou de la location d’un bien. Mais pour les bruits urbains classiques ? Pas de diagnostic obligatoire. Pourtant, des milliers de Français souffrent de nuisances quotidiennes, sans aucun moyen de recours après l’achat. C’est l’histoire de Pierre et Clara, par exemple, qui achètent un petit cocon au cœur d’un quartier vivant. Ils ne se doutent pas qu’en face, c’est le QG d’un collectif de musique électro. Premières nuits : impossible de dormir sans bouchons d’oreilles. Le pire ? Aucun recours possible. Les voisins ont l’autorisation d’organiser des concerts, et le bailleur n’est pas tenu de les en informer avant la vente.
Si le bruit est un critère important pour vous (et avouons-le, c’est le cas pour la plupart des gens), il va falloir ruser un peu. La première astuce : visiter le bien à différents moments de la journée, et même en soirée. Un quartier calme à 15 h peut se transformer en boîte de nuit géante le week-end venu. Ensuite, il existe des cartes de bruit consultables en ligne, notamment pour les grandes villes. Elles indiquent les zones les plus exposées aux nuisances sonores (routes, voies ferrées, industries). Mais ces cartes ne couvrent pas les nuisances dites « sociales » : voisins bruyants, bars à proximité, concerts occasionnels… Là, c’est à vous de jouer les détectives. Enfin, n’hésitez pas à discuter avec les habitants du quartier. Ils sont souvent les mieux placés pour vous parler du niveau sonore, surtout ceux qui habitent là depuis plusieurs années. Et si vous avez un coup de cœur pour un bien, mais que vous avez des doutes, pourquoi ne pas passer une nuit dans un Airbnb à proximité pour tester l’ambiance sonore ?
En résumé, le diagnostic nuisances sonores, ça devrait être obligatoire partout, pas seulement autour des aéroports. Parce qu’une vue imprenable sur la ville, c’est bien, mais si c’est pour la regarder avec des cernes et des acouphènes, ça perd un peu de son charme…